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Quel est l’avenir du télétravail ? : Les faits saillants d’une étude de la BDC

13 juillet 2021 Recruter et fidéliser ses employés
admin 4 minutes

Tout le monde a son opinion sur le télétravail et l’avenir de celui-ci. D’ailleurs, tout le monde partage abondamment son opinion sur le sujet, spéculant sur la formule qu’aura le travail dans les mois à venir. Vous vous demandez peut-être même pourquoi il est pertinent d’encore écrire sur le sujet? Et bien pour répondre à votre question, au-delà des opinions, ce sont des faits et des statistiques que nous souhaitons partager avec vous aujourd’hui. Vous trouverez dans ce texte les faits saillants d’une étude menée en février et mars 2021 par la BDC auprès de PME et d’employés canadiens pour connaître leur vision de l’avenir du télétravail.

C’est vers la fin du mois de mai dernier, lors d’un entretien en vidéoconférence avec Linda Tarakdjian, directrice centre d’affaires BDC et partenaire de l’Aile Femmes en affaires, qu’elle m’a glissé un mot sur cette étude. Les résultats n’étaient pas encore sortis que le rapport promettait d’être intéressant, car il regrouperait des statistiques réelles sur la perception de PME et d’employés canadiens sur le télétravail. Au total, ce sont plus de 700 petites et moyennes entreprises ainsi que 2 000 employés canadiens qui ont partagé leur opinion dans un rapport intitulé Quel est l’avenir du télétravail?

Les faits saillants

Maintenant que le rapport a été rendu public, il est intéressant de prendre connaissance et d’analyser davantage les faits saillants :

  • 74 % des dirigeants de PME affirment qu’ils offriront à leurs employés la possibilité de continuer à travailler à distance;
  • 55 % des employés disent qu’ils préféreraient continuer à travailler à distance autant ou plus que maintenant;
  • 54 % des employés disent que l’accès au télétravail sera un facteur déterminant pour postuler ou accepter un nouvel emploi;
  • 48 % des personnes qui ont déménagé depuis le début de la pandémie disent que la possibilité de faire du télétravail a pesé dans leur décision.

Ces faits illustrent tout à fait que le télétravail sera un point tournant tant au niveau du recrutement que dans la recherche d’emploi dans le futur.

La situation actuelle

Selon l’étude, la proportion des PME canadiennes dont au moins la moitié des employés travaillent depuis leur domicile a doublé depuis le début de la pandémie, passant de 21 % avant mars 2020, à 42 % aujourd’hui. De plus, les employés qui ne travaillent pas à distance disent surtout que c’est en raison de leur rôle ou du type de poste qu’ils occupent, qui ne le permet pas. Autre fait intéressant, présentement, le nombre moyen de jours par semaine où les employés travaillent à distance est de 3,9.

Ouvrir le marché de l’embauche

La pandémie n’a fait qu’amplifier la pénurie de main-d’œuvre qui sévit depuis quelques années. Par contre, si on se met dans une position d’ouverture, à la lumière du rapport de la BDC, on peut espérer que le télétravail pourra compenser pour cette situation délicate. Le télétravail pourra sans doute permettre aux entreprises d’embaucher des talents sans tenir compte de leur situation géographique avant toute chose. Des candidatures que ces mêmes entreprises n’auraient probablement même pas évaluées auparavant.

27 % des employeurs disent que le télétravail leur donne accès à un plus grand bassin de talents.

Les avantages

L’étude menée par la BDC a aussi mis en lumière la perception des employeurs et des employés canadiens quant aux avantages et aux désavantages liés au télétravail. Le principal avantage noté par les employés est la réduction du temps de déplacement (84 %), et celui noté par les employeurs est la flexibilité des heures de travail (54 %). Il est intéressant de constater que, pour chaque avantage, l’évaluation que font les employeurs de leurs employés, versus l’auto-évaluation que font les employés ne sont pas au même diapason :

  • Augmentation des heures travaillées : Employeurs (25 %), Employés (41 %)
  • Augmentation de l’efficacité : Employeurs (24 %), Employés (41 %)
  • Diminution du taux d’absentéisme : Employeurs (19 %), Employés (36 %)
  • Amélioration de l’organisation du travail : Employeurs (20 %), Employés (28 %)
  • Amélioration de la qualité du travail : Employeurs (18 %), Employés (29 %)

Les inconvénients

Une chose est certaine, même les plus fervents défenseurs du télétravail s’entendent pour dire qu’il n’y a pas que des avantages à travailler à distance. Pour les gestionnaires, les principaux inconvénients nommés sont les défaillances et les défis qu’apportent les communications, les interactions et la collaboration à distance (13 %) et le fait que le télétravail ne s’applique pas à tous les rôles (11 %).

Du côté des employés (toutes tailles d’entreprise confondues), on note qu’il est difficile d’interagir de manière informelle entre collègues (53 %), qu’il y a une augmentation de la fatigue des écrans (45 %) et qu’il est difficile de ne pas voir ses collègues de travail (44 %).

En conclusion, lorsqu’il sera sécuritaire de retourner au bureau, 55 % des employés ayant répondu au sondage préféreraient travailler à distance autant ou plus que maintenant. Linda Tarakdjian m’a communiqué que la vision de la BDC quant au télétravail est que le monde a beaucoup changé et que c’est en partie positif. La façon dont la BDC perçoit le mode de travail flexible s’inscrit parmi ces avantages. La BDC tend vers un retour au bureau flexible pour être plus souple et permettre un bon équilibre; un horaire hybride qui combine les bénéfices d’établir des liens optimaux au travail avec les collègues et de l’efficacité du travail à distance. Il est clair que le portrait du travail va changer au cours des prochains mois. Une adaptation sera nécessaire pour tous, car oui il a fallu s’adapter au télétravail, mais une adaptation pour le retour au bureau sera également requise. À la lumière des statistiques partagées dans le rapport de la BDC, nous pouvons tirer la conclusion que le télétravail est loin d’être la saveur annuelle de 2020, mais que c’est une tendance qui est loin de pâlir.

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